Le blog de Salmacis





La Flagellation et la Secte des Flagellants


R. von Krafft-Ebing - Psychopathia sexualis (1881) (Chapitre II)


" La libido sexualis peut être aussi éveillé par l’excitation des nerfs du siège (flagellation).

Ce fait est très important pour la compréhension de certains phénomènes physiologiques.

Il arrive quelquefois que, par une correction appliquée sur le derrière, on éveille chez des garçons les premiers mouvements de l’instinct  sexuel  et on les pousse par là à la  masturbation.

C’est un fait que les éducateurs de la jeunesse devraient bien retenir.

En présence des dangers que ce genre de punition peut offrir aux élèves, il serait désirable que les parents, les maîtres d’école et les précepteurs n’y eussent jamais recours.

La flagellation  passive peut éveiller la sensualité, ainsi que le prouve l’ histoire  de la secte des flagellants, très répandue aux XIIIe, XIVe et XVe siècles, et dont les adeptes se flagellaient eux-mêmes, soit pour faire pénitence, soit pour mortifier la chair dans le sens du principe de chasteté prêché par l’Église, c’est-à-dire l’émancipation du joug de la volupté.

À son début, cette secte fut favorisée par l’Église.

Mais, comme la flagellation  agissait comme un stimulant de la sensualité et que ce fait se manifestait par des incidents très fâcheux, l’Église se vit dans la nécessité d’agir contre les flagellants.


Les faits suivants, tirés de la vie de deux héroïnes de la flagellation, Maria-Magdalena de Pazzi et Élisabeth de Genton, sont une preuve caractéristique de la stimulation sexuelle produite par la flagellation.

Maria-Magdalena,  fille  de parents d’une haute   position  sociale, était religieuse de l’ordre des Carmes, â Florence, en 1580. Les flagellations, et plus encore les conséquences de ce genre de pénitence, lui ont valu une grande célébrité et une place dans l’histoire.

Son plus grand bonheur était quand la prieure, lui faisait mettre les mains derrière le dos et la faisait fouetter sur les reins mis à nu, en présence de toutes les soeurs du couvent.

Mais les flagellations qu’elle s’était fait donner dès sa première jeunesse avaient complètement détraqué son système nerveux ; il n’y avait pas une héroïne de la flagellation  qui eût tant d’hallucinations qu’elle.

Pendant ces hallucinations, elle délirait toujours d’amour.

La chaleur  intérieure semblait vouloir la consumer, et elle s’écriait souvent : « Assez ! n’attise pas davantage cette flamme qui me dévore. Ce n’est pas ce genre de mort que je désire ; il y aurait trop de plaisir et trop de charmes . » Et ainsi de suite.

Mais l’esprit de l’Impur lui suggérait les images les plus voluptueuses, de sorte qu’elle était souvent sur le point de perdre sa chasteté.  

Il en était presque de même avec Élisabeth de Genton.

La flagellation la mettait dans un état de bacchante en délire.

Elle était prise d’une sorte de rage quand, excitée par une flagellation extraordinaire, elle se croyait mariée avec son « idéal ».

Cet état lui procurait un bonheur si intense qu’elle s’écriait souvent : « Ô amour ! Ô amour infini ! Ô amour ! Ô créatures, criez donc toutes avec moi : Amour ! amour ! »





 

 
 
 
 

Lun 12 mai 2008 Aucun commentaire