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  • : Dans la mythologie grecque, Salmacis est une naïade. Alors qu'Hermaphrodite se baigne dans une source de Carie, Salmacis, nymphe de la source, s'éprend de lui. Ne pouvant se contenir, elle étreint le jeune homme contre elle, et supplie les dieux d'être unie à lui pour toujours. Son vœu est exaucé et tous deux ne forment plus qu'un seul être, bisexué, à la fois mâle et femelle. Sa tentative de viol sur Hermaphrodite constitue un cas unique pour une nymphe grecque.
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Histoire

Dimanche 11 mai 7 11 /05 /Mai 10:34



 

"S'il y a autour du cadavre d'Héliogabale, mort sans tombeau, et égorgé par sa police dans les latrines de son palais, une intense circulation de sang et d'excréments, il y a autour de son berceau une intense circulation de sperme. Héliogabale est né à une époque où tout le monde couchait avec tout le monde; et on ne saura jamais où ni par qui sa mère a été réellement fécondée. Pour un prince syrien comme lui, la filiation se fait par les mères ; - et, en fait de mères, il y a autour de ce fils de cocher, nouveau-né, une pléiade de Julies ; - et qu'elles exercent ou non sur le trône, toutes ces Julies sont de hautes grues.
Leur père à tous, la source féminine de ce fleuve de stupres et d'infamies, devait, avant d'être prêtre, avoir été cocher de fiacre, car on ne comprendrait pas, sans cela, l'acharnement que mit Héliogabale une fois sur le trône à se faire enculer par des cochers.
Toujours est-il que l'Histoire remontant du côté féminin aux origines d'Héliogabale, se butte immanquablement à ce crâne gâteux et nu, à ce fiacre et à cette barbe qui composent dans nos mémoires la figure du vieux Bassianus."








« En 217 à Emèse, Héliogabale n'a pas quatorze ans, mais il est déjà parvenu à ce point de beauté parfaite que nous montrent toutes ses statues. Il a les chairs rondes d'une femme, un visage de cire lisse, des yeux tirant sur l'or brûlé. On sent qu'il ne sera jamais très grand, mais il est admirablement proportionné, avec les épaules à l'égyptienne, larges quoique tombantes, les hanches minces, un postérieur qui n'a rien de proéminent. Ses cheveux tournent vers le blond fauve ; sa chair trop blanche est bleue de veines, avec de-ci de-là, dans les replis et dans les ombres, de bizarres lividités.
Ses lèvres avancent légèrement, vues de profil, comme un goulot coupé de bouteille. Il n'est pas encore tel qu'on le voit au Louvre avec, sous le menton, ce duvet qui frisotte comme les poils d'un pubis blond, et surtout cette bouche ignoble, cette bouche trouée de suceur.
Il est à l'apogée de la beauté d'un éphèbe qui va user de sa beauté. »

 




Heliogabale ou l'anarchiste couronné (Antonin Artaud)




 

 








Appelé à assumer une dignité suprême à laquelle rien ne l'avait préparé, et assassiné dans la fleur de l'âge après quatre années d'un règne stupéfiant, l'empereur Héliogabale apparaît comme l'une des personnalités les plus fascinantes et les plus ambigües de la Rome décadente.
Oscillant constamment entre le temple du Baal dont il voulait assurer le culte voluptueux,- unique et primitif, et le lupanar où l'attiraient des débauches crapuleuses et perverses, il étonna un monde déjà saturé par les extravagances et les folies de ses maîtres.

...
Héliogabale c'est, bien entendu, le rejet des tabous sexuels, la dérision des coutumes ancestrales, l'imagination au pouvoir ; mais c'est aussi la tentative d'un mystique chargé d'imposer, envers et contre tous, l'adoration universelle d'une pierre noire, symbole phallique et solaire de Baal.

 

Le divin Heliogabale (Roland Villeneuve)

 

 








« Le règne d'Héliogabale fut le signal de l'invasion de Rome par les croyances et les moeurs orientales.

La ville des Césars vit arriver un jour son empereur syrien, personnage étrange, vêtu en femme, avec des étoffes de soie et d'or et une robe traînante à la phénicienne, le tour des yeux peint, les joues fardées de vermillon, portant la tiare des prêtres du soleil, un collier, des bracelets, des sandales ornées de pierres gravées, dansant et marchant à reculons devant la fameuse pierre noire, et environné d'eunuques, de courtisanes, de nains, de bouffons, etc. La folie et l'impudicité montèrent avec lui sur le trône ; la cruauté s'y assit aussi, car, outre les meurtres politiques qui marquaient chaque changement de règne, et qui ne manquèrent pas à celui-ci, il faut noter le sacrifice des victimes humaines au dieu du prince, victimes choisies dans les premières familles d'Italie.

Tout ce qu'une imagination en délire peut rêver de plus extravagant fut réalisé par Héliogabale ; cet enfant insensé donna au monde le spectacle de tous les excès, de toutes les turpitudes et de toutes les infamies ; son règne ne fut qu'une saturnale dont on chercherait vainement un second exemple dans l'histoire, et rien ne peint mieux l'avilissement du peuple romain que sa soumission a un tel monstre.

Son impudicité fit oublier celle de Tibère et de Néron, et il serait impossible de rapporter dans aucune langue moderne les détails que donne à ce sujet l'historien Lampride, qui, cependant, prétend reculer devant un récit complet.

Au milieu de ces impuretés et de ces débauches sans nom, ce règne est encore remarquable par les prodigalités inouïes, les pompes extravagantes, le luxe effréné, qui le font ressembler aux légendes arabes...

 

DICTIONNAIRE LAROUSSE UNIVERSEL DU XIX° SIECLE (extraits)





Par Salmacis - Publié dans : Histoire
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