Partager l'article ! Pierre Molinier: André Breton l'avait défini comme un « maître du vertige ». Comme Bacon, il vivait dans un i ...
Février 2025 | ||||||||||
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Comme Bacon, il vivait dans un indescriptible désordre de détritus accumulés.
Pierre Molinier était désespérement amoureux de son propre corps, mais c'est pour sa personne travestie en femme à guêpière, bas résille et talons aiguille qu'il éprouvait un désir activement viril.
Seul l'autoérotisme pouvait lui permettre de satisfaire cet inconfortable penchant : aussi avait-il inventé toutes sortes d'ingénieux systèmes pour prendre plaisir à lui-même sous les deux genres à la fois.
Ces bizarres et imaginatives pratiques eussent simplement relevé de la fertile histoire des perversions, si leur maniaque desservant n'avait
trouvé dans la peinture et la photographie - qui lui permettaient par ailleurs de devenir en même temps l'exhibitionniste et le voyeur - le moyen de sublimer par l'esthétique son androgynie
psychologique.
On songe, en les regardant, aux dessins de Bellmer et au Chien andalou, le film de Bunuel.
L'artiste passe par le montage photographique pour construire d'impossibles scènes dans lesquelles, transformé en hermaphrodite, rajeuni par le port d'un masque de cuir souple, assimilé à une poupée de cire, son être multiplié passe réellement à des actes qui demeurent cependant fantasmatiques.
Thaumaturge de lui-même, il crée, outre des autoportraits irréels en dépit de leur crudité, de grands bouquets érotiques de jambes et de sexes dont les éléments empruntent tous à sa propre anatomie déconstruite puis recomposée...
L'ombre de l'Inde tantrique et de ses dieux aux membres multiples croise celles de Bataille et d'André Masson.
BÉATRICE COMTE
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