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  • : Dans la mythologie grecque, Salmacis est une naïade. Alors qu'Hermaphrodite se baigne dans une source de Carie, Salmacis, nymphe de la source, s'éprend de lui. Ne pouvant se contenir, elle étreint le jeune homme contre elle, et supplie les dieux d'être unie à lui pour toujours. Son vœu est exaucé et tous deux ne forment plus qu'un seul être, bisexué, à la fois mâle et femelle. Sa tentative de viol sur Hermaphrodite constitue un cas unique pour une nymphe grecque.
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Dimanche 11 mai 7 11 /05 /Mai 09:03









DIALOGUES DES MASTURBÉES


I - LES BONNES HABITUDES


« Combien de fois, cette nuit ?
 Trois fois avant de m’endormir, et deux fois à une heure et demie quand je me suis réveillée.
 Moi, six fois. Et ce matin ?
 Deux fois dans mon lit et une fois aux cabinets.
 Moi, je ne pouvais plus, j’avais le con trop rouge, je me suis tout mis à vif.
 Montre un peu.
 Tiens. N’y touche pas, ça me cuit.
  Oh ! pauvre  chat . Veux-tu que je me le fasse devant toi. Peut-être, la cochonnerie, rien que de la voir, ça te fera décharger. 
 Oui ! Oui !
 Tiens, je le fais, tu vois, je… je le fais…
 Lève bien ta jupe, que je te voie. Oh… je bande… Écarte-toi bien.
 Je jouis, mon chat, je jou… is… regarde, regarde donc comme je jouis…
 Ah ! ah… j’ai déchargé toute seule… oh !… encore !… »







II - SANS PINES


« Tu as bien fermé la porte ?
 Oui.
 Mettons-nous bien au jour.
 Pourquoi ça ?
 Tiens, pour nous voir le con !
 Moi j’y suis, je commence déjà.
 Jouis pas avant moi.
 Sois tranquille, je me ferai durer.
 À qui est-ce que tu penses, pour décharger ?
 Je pense à des pines.
 Si on en avait une, hein.
 Tu en as déjà vu ?
 J’ai vu celle du cocher, un jour qu’il pissait dans la remise.
 C’est à elle que tu penses ?
 Sûr.
  Oh ! je mouille déjà. 
 Grande sale… ! moi aussi.
 Tu jouis ? dis ? Tu jouis ? moi, j’en crierais.
 Ah, ça me secoue jusque dans le dos !
 Donne-moi la serviette, mon con déborde. »



 

III -  LE  JEU  DES DEUX FLAQUES


« Joséphine !
 Madame ?
  Réveillez-vous, ma  fille . Laissez, que je repousse vos draps. Là, voilà votre chemise levée. Mettez là votre main, et branlez-vous devant moi. 
  Oh ! Madame qui est toute nue ! 
 Oui, je vais m’accroupir sur votre lit en face de vos poils et les jambes ouvertes comme vous. Nous allons essayer un jeu dont on m’a parlé. Il paraît que c’est très amusant. Nous nous branlerons l’une devant l’autre. Cela fera une petite mare sous chacun de nos cons et nous ne nous arrêterons que quand les deux flaques n’en feront plus qu’une.
 Ha !… Ha !… la mienne coule… mais c’est celle de Madame… qui est la plus grande.
 Jouis ! garce !… crache du con !
 Ah ! c’est fait ! Jésus, quelle mer ! »

 




IV - LA LECTURE AU LIT


« Lis encore, Germaine. Je veux le faire encore une fois.
 Commence-toi d’abord. Quand tu seras bien excitée…
 Si je le suis ! Tiens ! tiens ! Si je le suis ! regarde mon doigt.
 Alors je reprends : “Albert retira du con sa pine toute couverte du foutre de la voluptueuse Henriette. ‘À moi !’ cria la comtesse, en prenant dans sa bouche la pine toute mouillée. Albert n’avait pas déchargé.”
  Oh ! que c’est cochon , ton petit livre ! Que ça donne envie ! Continue, ma Germaine, je vais jouir.  
 “ Elle le suçait avec une sorte de rage. Mais déjà Henriette avait fourré sa tête entre les cuisses de la  suceuse    et la gougnottait furieusement. La comtesse se tordait de désir et de volupté. Son beau cul de brune grasse et velue s’agitait sur la bouche de la petite tribale. Hector, devant ce spectacle, s’était remis à  bander. 
 ‘Il faut que je t’encule !’ cria-t-il, et mouillant son long membre avec un peu de salive. ”
 Ah !… ah ! ma chérie, tu me rends folle…
 … “  Il le poussa vigoureusement dans l’ anus  étroit de la  jeune femme. Elle voulut crier, mais au même instant, un flot envahit sa bouche, pendant que la pine d’Hector et la langue d’Henriette ”…
 Arrêtez !… je jouis… je jouis… je jouis… »

 





V - ÉTUDIANTES EN MÉDECINE


« Par quel moyen stimulez-vous votre sens génital lorsque vous êtes seule, chère amie ?
  Par le moyen de toutes les jeunes  filles  : je suis onaniste jusqu’au bout des ongles, voyez-vous, et la  masturbation clitoridienne est mon plaisir favori.
  C’est aussi le mien ; mais je voudrais savoir comment vous facilitez le glissement du médius sur le  clitoris . Avez-vous une recette qui vous soit particulière ? 
 Aucune. Mon clitoris entre en érection à la moindre pensée voluptueuse et en même temps mes glandes bulbo-vaginales salivent abondamment. J’humecte mon doigt dans leur sécrétion légèrement visqueuse, et cela me suffit.
  Eh bien, laissez-moi vous donner une ordonnance dont vous me remercierez demain. Mélangez : vaseline 30 grammes, farine de moutarde 5 g, poivre de Cayenne 2 g, acide borique 3 g. Plongez l’extrémité du médius dans ce mélange et faites une onction régulière sur le clitoris et les petites lèvres avant de commencer à vous masturber. 
 La révulsion n’est pas trop douloureuse !
 Non. Non. Les doses sont faibles. J’en use tous les jours pour moi-même et j’obtiens des spasmes d’une intensité admirable avec les plus violentes éjaculations, ma chère. »

 




VI - TÉLÉPHONE


« Allô !… Donnez-moi le 208-27… Allô ? 208-27 ? Oui ?
 C’est toi, Madeleine !
 Oui, Rosine… je te téléphone… je n’en peux plus… Je te téléphone de mon lit… Naniche et Yvonne sont montées dessus pour se faire minette… tu les entends…
  Oh ! les petites cochonnes ! Laquelle est-ce qui jouit si fort ? Est-il permis de crier comme ça ! 
  J’en suis folle… C’est Naniche qui jouit… Ne coupez pas, mademoiselle… Elle jouit sur la figure d’Yvonne qui en a les joues trempées. Moi je ne peux plus voir ça… je me branle, je me branle pour toi, Rosine, fais-le aussi. 
 Oui, oui ! faisons-le par téléphone ! oh ! quelle bonne idée.
 Je suis toute nue, couchée sur le dos, et toi ? dis vite !
 Moi, je suis en robe de chambre, je l’ai ouverte, j’ai relevé ma chemise, je me branle de toutes mes forces pour jouir avant toi…
 Ce n’est pas possible… j’ai trop envie… si tu voyais mes poils… je suis inondée… Ne coupez pas, mademoiselle, branlez-vous aussi si vous voulez, mais ne coupez pas… Ah ! les petites salopes, c’est nous maintenant qui les excitons. Elles recommencent.
 Tiens ! chérie ! tiens ! je t’avais bien dit que je jouirais la première.
 Non ! Moi aussi je le fais ! C’est pour toi… pour toi… pour toi… »

 


 

VII - LA JEUNE CUISINIÈRE


« Léonie, quel plat avez-vous pu faire avec le rouleau de la cuisine ? Il est tout poissé !
 Oh ! Madame qui lèche ça ! bon vrai !
 Mais qu’est-ce que c’est ! Je ne reconnais pas au goût.
 Ce que c’est ? c’est du jus de con. Je m’ai fait jouir avec. Pis c’est pas la première fois.
 Misérable ! que me dites-vous !
 Ben, je me branle, quoi ! je fais comme Madame. Quand on n’a pas d’hommes, comment qu’il faut faire ? Madame n’a qu’à m’apprendre, si elle connaît un truc.
 Vous êtes une fille infâme !
 Non mais alors… Madame croit-elle que je vas rester comme ça depuis sept heures du matin jusqu’à dix heures du soir sans m’enfiler quelque chose entre les gigots ? C’est que Madame m’a jamais passé la langue au cul ; sans ça, elle saurait que je l’ai chaud.
 Taisez-vous ! je vous chasse.
 C’est malheureux tout de même d’entendre des conneries pareilles ! On peut pas recevoir un ami à la cuisine ! Chaque soir il faut attendre jusqu’à plus de dix heures pour avoir une queue dans le trou et on pourrait même pas s’enfiler le rouleau ? Ben vrai j’aimerais mieux servir dans un couvent que chez une tourte comme Madame. »

 


 

VIII - VOUS ÊTES TROP GENTILLE, SIMONE


« Vous êtes trop gentille, Simone, de me faire partager votre lit… Mais je vais vous scandaliser.
 Comment ça ?
 Je ne peux pas m’endormir sans me… sans me…
 Ha ! vous êtes bien bonne de me le dire ! Moi, je l’aurais fait sans vous l’avouer.
 Ah ! vous aussi ?… Mais moi je fais trembler le lit, vous savez, quand ça vient. Alors je vous ai prévenue… »







Pierre Louÿs   (Douze douzains de Dialogues ou Petites scènes amoureuses)


Illustration: Gustav Klimt


Par Salmacis - Publié dans : Textes
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Dimanche 11 mai 7 11 /05 /Mai 01:35








LE MAITRE D'ÉCOLE. - A l'époque où j'entrai à l'Université, et cela ne nous rajeunit pas, - j'avais quinze ans - j'ignorais tout des femmes ou peu s'en faut. Je me représentais vaguement l'amour sous la forme des scènes touchantes de Paul et Virginie dont j'avais eu entre les mains un exemplaire sans les gravures.
Un de mes camarades, du diable si je me rappelle son nom ! Wolfgang ou Conrad, plus ouvert à ces sortes de choses que je ne l'étais moi-même, voulut me conduire un jour dans une brasserie où fréquentaient des femmes débauchées.
Mais la timidité naturelle à mon âge me retint de l'y accompagner. Et comme mes besoins se faisaient sans cesse plus vivement sentir je ne tardai pas à contracter une de ces funestes habitudes que l'hygiène réprouve, mais qui n'en est pas moins propre à maintenir l'homme dans les lisières de la pureté divine.
On rapporte même que de purs esprits, jugeant ce moyen malgré tout peu convenable, préférèrent se mutiler, ainsi qu'il est d'usage dans nos campagnes de le faire au bétail...



MONROC. - L'encorné soit de Dieu si jamais je me la coupe pour aller au ciel!



MORT-AUX-RATS. - Je n'aurai non plus garde de mettre à mal cet article. D'autant qu'à ce qu'il m'a été dit, il est possible de s'amuser en enfer... (Il rit d'un air entendu)



LE MAITRE D'ÉCOLE (de plus en plus ivre) - Cependant il m'en arriva un soir une bonne. Comme
j'étais allé faire mes pâques à Hambourg, je rencontrai sur le port une femme d'environ trente ans qui me demanda la charité et me proposa d'autre part une petite entreprise amoureuse. Pour le coup, je ne refusai point. Je la suivis dans une venelle déserte où elle me fit placer debout contre un mur et se mettant à genoux devant moi, me sortit la verge et commença de me jouer là-dessus un air de flûte dont on n'a pas idée au Conservatoire.



MONROC. - Quelle belle histoire tu nous chantes là!



MORT-AUX-RATS. - Cela n'est point honnête.



LE MAITRE D'ÉCOLE. - Les caresses de sa langue me transportaient dans des régions sublimes où ce n'étaient que femmes et membres dans la plus aimable confusion. La garce, qui était certes de première force à cet exercice, baissa mes culottes, se mit à me lécher avec une grande délicatesse depuis le trou du cul jusqu'au bas des couilles et quoique je lui eusse déjà envoyé un enfant dans la bouche, je rebandai incontinent. Elle m'enfonça un doigt dans l'anus et, sans interrompre son travail, atteint à la couronne de ma verge et s'en fiert un grand coup dans le gosier. Je ne vivais plus, je nageais dans un nuage, noyé du foutre que je lâchais sans arrêt.



MORT-AUX-RATS. - Tu commences de me rendre la queue passablement belle avec tes récits.



LE MAITRE D'ÉCOLE. - Et vois cela m'émeut encore. N'est-il rien de mieux, ni de plus doux qu'un souvenir?

Puis elle me donna encore une fois une vigueur nouvelle, mais pour varier un peu, elle s'étendit sur le dos, couvrit sa robe et me plaçant la queue entre ses seins, qu'elle tenait rapprochés et serrés, elle m'engagea à opérer par petites secousses. Le voyage fut cette fois un peu plus long, J'avais déjà fourni un bien long trajet; je m'attardai quelque temps entre les calebasses que m'offrait la gouge, laquelle du même pas me suçait délicieusement le nombril. Enfin, au mouvement de mes cloches, je sentis que l'heure des vêpres approchait, et j'inondai la poitrine de ma belle d'un torrent d'eau amidonnée dont elle reçut quelques bouillons dans la figure. Quel frémissant, quel miraculeux spectacle! On eût dit les chutes du Rhin devant Schaffouse.



MONROC. - Ah! quelle belle leçon tu nous donnes! Que n'ai-je encore l'âge d'aller à tes cours!



MORT-AUX-RATS. (déjà ivre). - j'imagine que ma chemise doit en prendre, mais je ne sais ce que je lui verse : ou si j'urine, ou si je fous!



LE MAITRE D'ECOLE. - Nous nous levâmes ensuite, agréablement rompus, et sous la lune molle d'avril nous cheminâmes enlacés dans les quartiers endormis de Hambourg où nul témoin ne venait nous déranger. Seuls, les fenêtres, les maillets des volets peints en vert assistaient à nos caresses. J`avais une main entre les fesses de ma compagne et celle-ci s'était à nouveau emparée de mon instrument qu'elle pétrissait sans vergogne.

Nous nous dirigeâmes ainsi vers la sortie de la ville; de minute en minute une brise, un zéphyr ineffable venait nous embrasser, et ma verge et ses ballonnets que j'avais laissés hors de ma brayette en recevaient une douceur nouvelle. Il me semblait alors qu'ils allaient s'envoler vers un paradis oriental, vers un harem uniquement composé de prix de beauté, où langues et fentes ne leur laisseraient point de répit. C'est dans cet agréable moment, quand les ondes de l'amour expiraient adorablement dans mes fesses, que les airs les plus lascifs et les plus mélodieux vinrent surprendre nos oreilles.

Si j'expire d'être misée
Amour que ton aile m emporte!
Par le nectar qu'un vit m'apporte
Il m'est si doux d'être arrosée

Douceur des vers de Lamartine
Je sens tes effets dans mon coeur
Mais plus doux est le chant vainqueur
Que me fait entendre une pine!






Alfred Jarry
 





Par Salmacis - Publié dans : Textes
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Jeudi 8 mai 4 08 /05 /Mai 19:57


Le Con d'Irène - Louis Aragon
Chapitre 8

 
        Si petit et si grand! C’est ici que tu es à ton aise, homme enfin digne de ton nom, c’est ici que tu te retrouves à l’échelle de tes désirs.

Ce lieu, ne crains pas d’en approcher ta figure, et déjà ta langue, la bavarde, ne tient plus en place, ce lieu de délice et d’ombre, ce patio d’ardeur, dans ses limites nacrées, la belle image du pessimisme.

Ô fente, fente humide et douce, cher abîme vertigineux. 

  C'est dans ce sillage humain que les navires enfin perdus, leur machinerie désormais inutilisable, revenant à l'enfance des voyages, dressent à un mât de fortune la voilure du désespoir.

Entre les poils frisés comme la chair est belle sous cette broderie bien partagée par la hache amoureuse, amoureusement la peau apparaît pure, écumeuse, lactée.

Et les plis joints d'abord des grandes lèvres bâillent.

Charmantes lèvres, votre bouche est pareille à celle d'un visage qui se penche sur un dormeur, non pas transverse et parallèle à toutes les bouches du monde, mais fine et longue, et cruciale aux lèvres parleuses qui la tentent dans leur silence, prête à un long baiser ponctuel, lèvres adorables qui avez su donner aux baisers un sens nouveau et terrible, un sens à jamais perverti.

 Que j'aime voir un con rebondir.

  Comme il se tend vers nos yeux, comme il bombe, attirant et gonflé, avec sa chevelure d’où sort, pareil aux trois déesses nues au-dessus des arbres du Mont Ida, l’éclat incomparable du ventre et des deux cuisses.

Touchez mais touchez donc vous ne sauriez faire un meilleur emploi de vos mains.

Touchez ce sourire voluptueux, dessinez de vos doigts l’hiatus ravissant.

Là que vos deux paumes immobiles, vos phalanges éprises à cette courbe avancée se joignent vers le point le plus dur, le meilleur, qui soulève l’ogive sainte à son sommet, ô mon église.  

  Ne bougez plus, restez, et maintenant avec deux pouces caresseurs, profitez de la bonne volonté de cette enfant lassée, enfoncez, avec vos deux pouces caresseurs écartez doucement, plus doucement, les belles lèvres, avec vos deux pouces caresseurs, vos deux pouces.

Et maintenant, salut à toi, palais rose, écrin pâle, alcôve un peu défaite par la joie grave de l’amour, vulve dans son ampleur à l’instant apparue.

Sous le satin griffé de l’aurore, la couleur de l’été quand on ferme les yeux.

 Ce n’est pas pour rien, ni hasard ni préméditation, mais par ce BONHEUR d’expression qui est pareil à la jouissance, à la chute, à l’abolition de l’être au milieu du foutre lâché, que ces petites soeurs des grandes lèvres ont reçu comme une bénédiction céleste le nom de nymphes qui leur va comme un gant.

Nymphes au bord des vasques, au coeur des eaux jaillissantes, nymphes dont l’incarnat se joue à la margelle d’ombre, plus variables que le vent, à peine une ondulation gracieuse chez Irène, et chez mille autres mille effets découpés, déchirés, dentelles de l’amour, nymphes qui vous joignez sur un noeud de plaisir, et c’est le bouton adorable qui frémit du regard qui se pose sur lui, le bouton que j’effleure à peine que tout change.

Et le ciel devient pur, et le corps est plus blanc.

Manions-le, cet avertisseur d’incendie.

Déjà une fine sueur perle la chair à l’horizon de mes désirs.

Déjà les caravanes du spasme apparaissent dans le lointain des sables. 

Ils ont marché, ces voyageurs, portant la poudre en poire, et les pacotilles dans des caisses aux clous rouillés, depuis les villes des terrasses et les longs chemins d’eaux qu’endiguent les docks noirs.

Ils ont dépassé les montagnes. Les voici dans leurs manteaux rayés. Voyageurs, voyageurs, votre douce fatigue est pareille à la nuit. Les chameaux les suivent, porteurs de denrées. Le guide agite son bâton, et le simoun se lève de terre, Irène se souvient soudain de l’ouragan.

Le mirage apparaît, et ses belles fontaines... Le mirage est assis tout nu dans le vent pur.

Beau mirage membré comme un marteau-pilon.

Beau mirage de l’homme entrant dans la moniche.

Beau mirage de source et de fruits lourds fondant.

Voici les voyageurs fous à frotter leurs lèvres.

Irène est comme une arche au-dessus de la mer.

Je n’ai pas bu depuis cent jours, et les soupirs me désaltèrent.

Han, han. Irène appelle son amant. Son amant qui bande à distance.

Han, han. Irène agonise et se tord. Il bande comme un dieu au-dessus de l’abîme.

Elle bouge, il la fuit, elle bouge et se tend.

Han. L’oasis se penche avec ses hautes palmes.

Voyageurs vos burnous tournent dans les sablons.

Irène à se briser halète. Il la contemple.

Le con est embué par l’attente du vit. Sur le chott illusoire, une ombre de gazelle...

  Enfer, que tes damnés se branlent, Irène a déchargé.

 

 







La Défense de l'infini est le titre d'un grand roman auquel Aragon travaillait entre 1923 et 1927 et dont il brûla - à l'en croire - la plus grande partie en 1927, à Madrid. D'après ses dires tardifs, ce roman était conçu comme une oeuvre monumentale faisant agir cent personnages différents. Un certain nombre de fragments a survécu, dont quelques-uns ont été publiés par Aragon lui-même, tandis que le reste a été édité après la mort du romancier.

Le récit "Le Con d'Irène" qui devait faire partie de ce roman parut séparément et "sous le manteau", en 1928. Cette édition, anonyme, était accompagnée de dessins érotiques d'André Masson.

Lorsque, en 1968, Régine Deforges choisit de rééditer ce conte anonyme (sous le titre abrégé et par là édulcoré d'Irène), le livre fut saisi sous le prétexte qu'il était interdit de publier un ouvrage sans indication du nom d'auteur.

Le livre ne put être vendu qu'après l'ajout d'un pseudonyme: "Albert de Routisie".

En public, Aragon n'a jamais reconnu être l'auteur du "Con d'Irène", mais il l'a admis en privé.

Par Salmacis - Publié dans : Textes
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