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  • : Dans la mythologie grecque, Salmacis est une naïade. Alors qu'Hermaphrodite se baigne dans une source de Carie, Salmacis, nymphe de la source, s'éprend de lui. Ne pouvant se contenir, elle étreint le jeune homme contre elle, et supplie les dieux d'être unie à lui pour toujours. Son vœu est exaucé et tous deux ne forment plus qu'un seul être, bisexué, à la fois mâle et femelle. Sa tentative de viol sur Hermaphrodite constitue un cas unique pour une nymphe grecque.
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L'alphaberotique

Mardi 13 mai 2 13 /05 /Mai 15:35




LAURE (COLETTE PEIGNOT)

Laure est cette jeune femme, maintenant célèbre, qui fut la compagne de Georges Bataille dans les années qui précédèrent la dernière guerre.

Elle mourut en 1938, à trente cinq ans.

Les textes qu'elle laissait furent d'abord publiés hors commerce et à très peu d'exemplaires par les soins de Georges Bataille et de Michel Leiris.

Laure abominait la littérature et tout ce qui s'y rapporte.

Elle n'a jeté des cris sur des papiers que pour pouvoir respirer.

Informulés, ces « cris » eussent-ils été plus vrais ?

En fait d'expression, nous nous trouvons ici au bord de l'inarticulé en même temps qu'au comble de l'exactitude.

On ne saurait dire plus : avec son "Histoire d'une petite fille" comme avec ses poèmes, Laure coïncide avec la langue elle-même.

Notre réaction confrontée à un aussi parfait accord entre ce qu'un auteur entendait signifier et la manière dont il s'y est pris pour aboutir, nous incite à nous demander si nous ne sommes pas atteints jusque dans nos viscères.


Bataille partagea sa vie et sa mort, fut à jamais bouleversé par celle dont il dit :" Jamais personne ne me parut comme elle intraitable et pure, ni plus décidément souveraine."

 

 



Extrait de "Fragments et plans de textes érotiques"

 

" Ils se croisent un soir au coin d'une rue et, tous deux se retournant pour voir l'autre « au moins de dos », se retrouvent face à face.

Un coup d'oeil échangé : l'homme commandait qu'elle vînt à lui, elle implorait d'accourir.

Quand elle fut là, sans qu'il eût bougé, il lui dit : « Je te reconnais fille, soeur, mère et chienne en volupté ; fais ce geste que tu sais avant que je ne l'attende. » Mais elle le gifla et s'enfuit.

Alors un rire la poursuivit qui se suspendit à son cou comme un grelot et la ramena... à la laisse.

 

Lui n'avait pas bougé, mais son sexe maintenant brillait dans la nuit et il le maintenait et l'agitait de droite à gauche, de gauche à droite, d'abord nonchalamment.

Elle s'approcha : alors, lui, de sa main libre, la gifla en l'envoyant rouler sur le pavé de la chaussée.

Comme elle se relevait, il lui cracha au visage en lui commandant de rester où elle était. « Ça te va si bien cet encadrement de boue et de crottin, continue, roule-toi bien. »

Il était au-dessus d'elle, tout droit, très haut, son sexe brillait dans un rai de lumière ; alors elle le désira, elle le voulut et lui, d'une voix basse et frénétique, lui dit : « Chienne, trois fois chienne, tu oses vouloir » ; il l'enjamba et lui ordonna de se rouler encore entre ses jambes écartées qui conduisaient rudemment cette roulure vers une bouche dégoût toute encombrée d'ordures.

Elle, les bras le long du corps, roulait sur elle-même : ventre, côté et dos et puis dans l'autre sens en proie au délire et à la vision de ce sexe agité et triomphant qui commandait le rythme.

Enfin, elle vint buter contre le trottoir dans un glouglou d'eau de ruisseau.

Les cheveux pleins de déjections, les yeux fous, la bouche salie, toute jaune aux commissures des lèvres mais avide encore et deux mains qui s'élevaient, se tendaient, blanches, diaphanes, vers le sexe.

Elle était toute prière, toute offrande. Il cracha dans cette bouche entrouverte et mordit les doigts si fins qu'il n'en fit qu'une bouchée de tendres cartilages.

Et comme il s'éloignait à reculons, afin qu'elle ne perdît pas de vue le sexe monstreux, elle se traîna devant lui sur ses moignons et sur ses genoux.

Il monta quelques marches et franchit, toujours à reculons, une immense porte romane où elle s'engagea à son tour comme une chienne boiteuse.

Il s'enfonça dans un sombre bâtiment en forme de couloir, elle traînait sur un tapis pourpre son corps béant de plaies sanglantes et d'ordures.

Montant quelques degrés encore, au plus profond de l'obscurité, il lui commanda de s'agenouiller devant une grille basse qui les séparait.

Disposant sur les poignets un linge blanc, il y plaça sa queue.

 

Quand elle eut communié et une fois le foutre avalé, les doigts repoussèrent (avec des ongles vernis « angélus ») et le corps blessé revint à la pleine santé.

Le grand orgue, de son propre mouvement, célébra ce miracle, et l'homme et la femme, et Verax et Laure s'en allèrent très tranquillement chier dans les bénitiers et pisser dans le ciboire, puis ils se lavèrent le derrière avec la nappe de communion trempée d'eau bénite avant de retourner à leurs affaires, à leur vie dont chaque heure était une joie et une haine.

Elle monta le lendemain sur l'autel pour montrer son cul à tous les fidèles et le prêtre, à l'élévation, écarta les cuisses entre lesquelles pénétra l'hostie, puis il lécha ce cul divin jusqu'à ce que l'enfant de choeur, s'agenouillant devant lui, vînt à grands coups d'encensoir libérer la queue d'entre les dentelles et les dorures et avaler le Saint-Foutre qui lui jaillit à la figure.

Cependant Laure, le cul nanti d'un sacré suppositoire, libéra son ventre et sa vie avec des cris sauvages et des convulsions ébranlant jusque dans ses fondements le maître-autel qui s'effondra sous elle.

Et l'on vit enfin le Christ d'argent vaciller dans la merde.."

 

 

LAURE




 




Illustration: Hans Bellmer
Par Salmacis - Publié dans : Textes
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Lundi 12 mai 1 12 /05 /Mai 08:20


Aubrey Vincent Beardsley, né le 21 août 1872 à Brighton et mort le 16 mars 1898 à Menton, est un illustrateur britannique, souvent associé au mouvement Art nouveau.

Dandy et autodidacte, il devint célèbre pour ses contributions artistiques au magazine britannique The Yellow Book.

Il illustra de nombreux livres, parmi lesquels Salomé d’Oscar Wilde, Le Morte d’Arthur de Sir Thomas Malory, The Rape of Lock d'Alexander Pope et Mademoiselle de Maupin de Théophile Gautier.

Venu dans le sud de la France pour se soigner de la tuberculose, il mourut à l’âge de 25 ans.

Aubrey Beardsley reste connu pour ses illustrations stylisées et sinueuses en noir et blanc où l’on perçoit l’influence de l’art japonais et de l'art rococo. Son art, jugé grotesque et décadant par la bonne société de son époque, a plus tard été vu comme une critique de l'hypocrisie de la société victorienne.

Source:

 























Par Salmacis - Publié dans : Illustrateurs
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Lundi 12 mai 1 12 /05 /Mai 07:10





La Flagellation et la Secte des Flagellants


R. von Krafft-Ebing - Psychopathia sexualis (1881) (Chapitre II)


" La libido sexualis peut être aussi éveillé par l’excitation des nerfs du siège (flagellation).

Ce fait est très important pour la compréhension de certains phénomènes physiologiques.

Il arrive quelquefois que, par une correction appliquée sur le derrière, on éveille chez des garçons les premiers mouvements de l’instinct  sexuel  et on les pousse par là à la  masturbation.

C’est un fait que les éducateurs de la jeunesse devraient bien retenir.

En présence des dangers que ce genre de punition peut offrir aux élèves, il serait désirable que les parents, les maîtres d’école et les précepteurs n’y eussent jamais recours.

La flagellation  passive peut éveiller la sensualité, ainsi que le prouve l’ histoire  de la secte des flagellants, très répandue aux XIIIe, XIVe et XVe siècles, et dont les adeptes se flagellaient eux-mêmes, soit pour faire pénitence, soit pour mortifier la chair dans le sens du principe de chasteté prêché par l’Église, c’est-à-dire l’émancipation du joug de la volupté.

À son début, cette secte fut favorisée par l’Église.

Mais, comme la flagellation  agissait comme un stimulant de la sensualité et que ce fait se manifestait par des incidents très fâcheux, l’Église se vit dans la nécessité d’agir contre les flagellants.


Les faits suivants, tirés de la vie de deux héroïnes de la flagellation, Maria-Magdalena de Pazzi et Élisabeth de Genton, sont une preuve caractéristique de la stimulation sexuelle produite par la flagellation.

Maria-Magdalena,  fille  de parents d’une haute   position  sociale, était religieuse de l’ordre des Carmes, â Florence, en 1580. Les flagellations, et plus encore les conséquences de ce genre de pénitence, lui ont valu une grande célébrité et une place dans l’histoire.

Son plus grand bonheur était quand la prieure, lui faisait mettre les mains derrière le dos et la faisait fouetter sur les reins mis à nu, en présence de toutes les soeurs du couvent.

Mais les flagellations qu’elle s’était fait donner dès sa première jeunesse avaient complètement détraqué son système nerveux ; il n’y avait pas une héroïne de la flagellation  qui eût tant d’hallucinations qu’elle.

Pendant ces hallucinations, elle délirait toujours d’amour.

La chaleur  intérieure semblait vouloir la consumer, et elle s’écriait souvent : « Assez ! n’attise pas davantage cette flamme qui me dévore. Ce n’est pas ce genre de mort que je désire ; il y aurait trop de plaisir et trop de charmes . » Et ainsi de suite.

Mais l’esprit de l’Impur lui suggérait les images les plus voluptueuses, de sorte qu’elle était souvent sur le point de perdre sa chasteté.  

Il en était presque de même avec Élisabeth de Genton.

La flagellation la mettait dans un état de bacchante en délire.

Elle était prise d’une sorte de rage quand, excitée par une flagellation extraordinaire, elle se croyait mariée avec son « idéal ».

Cet état lui procurait un bonheur si intense qu’elle s’écriait souvent : « Ô amour ! Ô amour infini ! Ô amour ! Ô créatures, criez donc toutes avec moi : Amour ! amour ! »





 

 
 
 
 

Par Salmacis - Publié dans : Textes
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