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  • : Dans la mythologie grecque, Salmacis est une naïade. Alors qu'Hermaphrodite se baigne dans une source de Carie, Salmacis, nymphe de la source, s'éprend de lui. Ne pouvant se contenir, elle étreint le jeune homme contre elle, et supplie les dieux d'être unie à lui pour toujours. Son vœu est exaucé et tous deux ne forment plus qu'un seul être, bisexué, à la fois mâle et femelle. Sa tentative de viol sur Hermaphrodite constitue un cas unique pour une nymphe grecque.
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L'alphaberotique

Vendredi 23 mai 5 23 /05 /Mai 23:42

" Le corps d'Eva"












 

 

 

 

Par Salmacis - Publié dans : Photographies
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Vendredi 23 mai 5 23 /05 /Mai 22:51

 

Mishima en Samouraï





Madame de Sade est une pièce de théatre de Yukio Mishima.


La pièce pourrait être intitulée "Sade vu à travers le regard des femmes".

Madame de Sade incarne la fidélité conjugale.

Mme de Montreuil, la mère de Mme de Sade, l'ordre social et la moralité.

Mme de Saint-Fond l'appétit charnel.

Anne, soeur de Mme de Sade, la candeur féminine et le manque de principe.

etc...

Extrait:


SAINT-FOND:

 Je n'ai pas encore commencé, madame, le récit que je voudrais que vous ouissiez. Voyez-vous, je n'avais pas bien jugé le marquis de Sade. Je m'étais demandé si ce bourreau blond, aux mains blanches, cet homme au fouet, cet exécuteur, n'était pas de quelque façon un agent de Dieu. Maintenant je vois combien je me trompais. Le marquis, en réalité, est un homme de mon clan; il est des miens. A côté du chien paresseux qui sommeille, les fouetteurs et les fouettés, les punisseurs et les punis, ne sont que des comédiens du vice, provocateurs au même degré. L'un cherche à provoquer le chien en fouettant quelqu'un, l'autre en se faisant fouetter, d'autres encore en répandant le sang ou en faisant que leur sang soit répandu. Mais le chien ne daigne pas se réveiller. Le marquis de Sade et moi sommes d'un autre parti.

MONTREUIL:

 Comment vous en êtes-vous aperçue ?

SAINT-FOND:

 Je ne m'en suis pas aperçue. Je l'ai senti.

MONTREUIL:

 Quand cela ?

SAINT-FOND:

 Quand je l'ai senti? Ce fut pendant que je servais de table.

MONTREUIL:

 De table?


Anne et Renée se regardent avec surprise, chuchotent.


SAINT-FOND:

 Sans doute. N'importe qui peut devenir table. Mais laissez-moi ajouter que j'avais été mise nue et que mon corps servait d'autel pour la célébration d'une messe.


(Les trois auditrices sursautent ; Renée se met à trembler ; elle écoutera avec une attention passionnée la suite du discours.)

Du lieu ou des participants, vous ne saurez rien.

Notre siècle n'est plus celui du Roi Soleil, de la Guibourg ni de la marquise de Montespan, avec laquelle je n'ai rien de commun que de m'être offerte à servir d'autel à la messe.

J'étais allongée sur le dos, totalement nue, sur un suaire noir, et je sentais rayonner de mon corps une blancheur merveilleuse, sensation que toutes les femmes ont connue en fermant les yeux pour ne plus rien sentir qu'à travers la nudité de la peau.

Une serviette fut posée entre ma gorge et mon ventre, ce qui me donna l'impression de fraîcheur que j'avais connue dans des draps neufs.

Dans le creux d'entre mes seins, un crucifix d'argent me fit souvenir d'un joyeux gentilhomme qui avait posé un fruit au même endroit, après s'être disjoint de mon corps.

Dans celui d'entre mes cuisses, un calice d'argent me rappelait le contact froid d'un pot de chambre en porcelaine de Sèvres.

Il n'était rien qui fût sans rapport avec l'allégresse de la profanation.

Aux approches du moment où l'on allait célébrer, des cierges allumés furent placés dans mes mains.

Leurs flammes brillaient loin au-dessus de moi ; la cire qui en découlait était presque imperceptible.

Dans la messe noire du temps du Roi-Soleil, dit-on, l'on sacrifiait un enfant véritable, mais les messes noires ont dégénéré, et ce ne fut qu'un agneau dans le cas de la mienne.

J'entendis le prêtre invoquer le nom de Jésus.

Lorsque le bêlement triste de l'agneau se changea en cri sauvage au-dessus de ma tête, j'ai senti le sang dégoutter sur ma gorge, sur mon ventre, dans le calice qui écartait mes cuisses, et cela ruisselait avec plus d'abondance et de chaleur que toute la sueur que les hommes aient jamais versée sur moi...

A demi curieuse et à demi amusée comme j'avais été jusque-là, brusquement je sentis un feu de joie s'allumer dans mon coeur.

Et comme les flammes vacillantes des cierges jetaient maintenant des gouttes de cire au bout de mes bras écartés comme en caricature obscène de la Croix, j'ai eu la révélation du symbolisme de ces feux qui figuraient dans mes mains les clous de la Crucifixion.


Ne croyez pas que ce soit pour en tirer vanité que je vous ai raconté tout cela.

Non. Je voulais simplement vous faire entendre que j'étais parvenue, quoique dans un sens opposé, au même degré d'exaltation que Donatien.

C'est en regardant qu'il s'exalte, lui, et moi c'est en étant regardée.

Nos expériences diffèrent. Mais lorsque le sang de l'agneau a ruisselé sur ma nudité, j'ai compris qui est vraiment Donatien de Sade.

RENÉE:

 Et qui est-il ?

SAINT-FOND:

 Moi-même.

MONTREUIL:

 Que voulez-vous dire ?

SAINT-FOND:

 Qu'il était et qu'il est moi. Qu'il était la table de chair baignée de sang, le foetus aveugle et aux jambes recroquevillées, la fausse couche de Dieu. Oui. J'ai compris que le marquis de Sade était le foetus sanglant de Dieu qui ne peut devenir lui-même qu'en sortant de lui-même, et que tous ceux, quels qu'ils fussent, qui l'ont assisté, les filles fouettées par lui, celles qui le fustigèrent, s'identifient avec sa personne encore. Celui que vous nommez Donatien n'est qu'une apparence.

MONTREUIL:

 Votre conclusion, si j'entends bien, est que Donatien est sans péché.

SAINT-FOND:

 Il se peut que cela s'exprime ainsi, dans votre langage.



Mishima en Saint Sébastien








Citation:

Renée de Sade: « Vous et ceux de votre espèce, vous voyez une rose et vous dites : « Qu’elle est belle ! » Un serpent et vous dites : « Qu’il est répugnant ! » Vous ignorez tout du monde où la rose et le serpent sont assez intimes pour échanger leurs apparences dans la nuit, de telle façon que les joues du serpent rougissent et que la rose se couvre d’écailles brillantes. »








Par Salmacis - Publié dans : Textes
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Vendredi 23 mai 5 23 /05 /Mai 22:48

 




Le mot et la chose

Madame, quel est votre mot
Et sur le mot et sur la chose ?
On vous a dit souvent le mot,
On vous a souvent fait la chose.
Ainsi, de la chose et du mot
Pouvez-vous dire quelque chose.
Et je gagerai que le mot
Vous plaît beaucoup moins que la chose !

Pour moi, voici quel est mon mot
Et sur le mot et sur la chose.
J'avouerai que j'aime le mot,
J'avouerai que j'aime la chose.
Mais, c'est la chose avec le mot
Et c'est le mot avec la chose ;
Autrement, la chose et le mot
À mes yeux seraient peu de chose.

Je crois même, en faveur du mot,
Pouvoir ajouter quelque chose,
Une chose qui donne au mot
Tout l'avantage sur la chose :
C'est qu'on peut dire encor le mot
Alors qu'on ne peut plus la chose...
Et, si peu que vaille le mot,
Enfin, c'est toujours quelque chose !

De là, je conclus que le mot
Doit être mis avant la chose,
Que l'on doit n'ajouter un mot
Qu'autant que l'on peut quelque chose
Et que, pour le temps où le mot
Viendra seul, hélas, sans la chose,
Il faut se réserver le mot
Pour se consoler de la chose !

Pour vous, je crois qu'avec le mot
Vous voyez toujours autre chose :
Vous dites si gaiement le mot,
Vous méritez si bien la chose,
Que, pour vous, la chose et le mot
Doivent être la même chose...
Et, vous n'avez pas dit le mot,
Qu'on est déjà prêt à la chose.

Mais, quand je vous dit que le mot
Vaut pour moi bien plus que la chose
Vous devez me croire, à ce mot,
Bien peu connaisseur en la chose !
Eh bien, voici mon dernier mot
Et sur le mot et sur la chose :
Madame, passez-moi le mot...
Et je vous passerai la chose !

 
Gabriel-Charles de Lattaignant, dit l'abbé libertin

 

 

 

Par Salmacis - Publié dans : Poésie
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