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  • : Dans la mythologie grecque, Salmacis est une naïade. Alors qu'Hermaphrodite se baigne dans une source de Carie, Salmacis, nymphe de la source, s'éprend de lui. Ne pouvant se contenir, elle étreint le jeune homme contre elle, et supplie les dieux d'être unie à lui pour toujours. Son vœu est exaucé et tous deux ne forment plus qu'un seul être, bisexué, à la fois mâle et femelle. Sa tentative de viol sur Hermaphrodite constitue un cas unique pour une nymphe grecque.
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L'alphaberotique

Jeudi 8 mai 4 08 /05 /Mai 19:57


Le Con d'Irène - Louis Aragon
Chapitre 8

 
        Si petit et si grand! C’est ici que tu es à ton aise, homme enfin digne de ton nom, c’est ici que tu te retrouves à l’échelle de tes désirs.

Ce lieu, ne crains pas d’en approcher ta figure, et déjà ta langue, la bavarde, ne tient plus en place, ce lieu de délice et d’ombre, ce patio d’ardeur, dans ses limites nacrées, la belle image du pessimisme.

Ô fente, fente humide et douce, cher abîme vertigineux. 

  C'est dans ce sillage humain que les navires enfin perdus, leur machinerie désormais inutilisable, revenant à l'enfance des voyages, dressent à un mât de fortune la voilure du désespoir.

Entre les poils frisés comme la chair est belle sous cette broderie bien partagée par la hache amoureuse, amoureusement la peau apparaît pure, écumeuse, lactée.

Et les plis joints d'abord des grandes lèvres bâillent.

Charmantes lèvres, votre bouche est pareille à celle d'un visage qui se penche sur un dormeur, non pas transverse et parallèle à toutes les bouches du monde, mais fine et longue, et cruciale aux lèvres parleuses qui la tentent dans leur silence, prête à un long baiser ponctuel, lèvres adorables qui avez su donner aux baisers un sens nouveau et terrible, un sens à jamais perverti.

 Que j'aime voir un con rebondir.

  Comme il se tend vers nos yeux, comme il bombe, attirant et gonflé, avec sa chevelure d’où sort, pareil aux trois déesses nues au-dessus des arbres du Mont Ida, l’éclat incomparable du ventre et des deux cuisses.

Touchez mais touchez donc vous ne sauriez faire un meilleur emploi de vos mains.

Touchez ce sourire voluptueux, dessinez de vos doigts l’hiatus ravissant.

Là que vos deux paumes immobiles, vos phalanges éprises à cette courbe avancée se joignent vers le point le plus dur, le meilleur, qui soulève l’ogive sainte à son sommet, ô mon église.  

  Ne bougez plus, restez, et maintenant avec deux pouces caresseurs, profitez de la bonne volonté de cette enfant lassée, enfoncez, avec vos deux pouces caresseurs écartez doucement, plus doucement, les belles lèvres, avec vos deux pouces caresseurs, vos deux pouces.

Et maintenant, salut à toi, palais rose, écrin pâle, alcôve un peu défaite par la joie grave de l’amour, vulve dans son ampleur à l’instant apparue.

Sous le satin griffé de l’aurore, la couleur de l’été quand on ferme les yeux.

 Ce n’est pas pour rien, ni hasard ni préméditation, mais par ce BONHEUR d’expression qui est pareil à la jouissance, à la chute, à l’abolition de l’être au milieu du foutre lâché, que ces petites soeurs des grandes lèvres ont reçu comme une bénédiction céleste le nom de nymphes qui leur va comme un gant.

Nymphes au bord des vasques, au coeur des eaux jaillissantes, nymphes dont l’incarnat se joue à la margelle d’ombre, plus variables que le vent, à peine une ondulation gracieuse chez Irène, et chez mille autres mille effets découpés, déchirés, dentelles de l’amour, nymphes qui vous joignez sur un noeud de plaisir, et c’est le bouton adorable qui frémit du regard qui se pose sur lui, le bouton que j’effleure à peine que tout change.

Et le ciel devient pur, et le corps est plus blanc.

Manions-le, cet avertisseur d’incendie.

Déjà une fine sueur perle la chair à l’horizon de mes désirs.

Déjà les caravanes du spasme apparaissent dans le lointain des sables. 

Ils ont marché, ces voyageurs, portant la poudre en poire, et les pacotilles dans des caisses aux clous rouillés, depuis les villes des terrasses et les longs chemins d’eaux qu’endiguent les docks noirs.

Ils ont dépassé les montagnes. Les voici dans leurs manteaux rayés. Voyageurs, voyageurs, votre douce fatigue est pareille à la nuit. Les chameaux les suivent, porteurs de denrées. Le guide agite son bâton, et le simoun se lève de terre, Irène se souvient soudain de l’ouragan.

Le mirage apparaît, et ses belles fontaines... Le mirage est assis tout nu dans le vent pur.

Beau mirage membré comme un marteau-pilon.

Beau mirage de l’homme entrant dans la moniche.

Beau mirage de source et de fruits lourds fondant.

Voici les voyageurs fous à frotter leurs lèvres.

Irène est comme une arche au-dessus de la mer.

Je n’ai pas bu depuis cent jours, et les soupirs me désaltèrent.

Han, han. Irène appelle son amant. Son amant qui bande à distance.

Han, han. Irène agonise et se tord. Il bande comme un dieu au-dessus de l’abîme.

Elle bouge, il la fuit, elle bouge et se tend.

Han. L’oasis se penche avec ses hautes palmes.

Voyageurs vos burnous tournent dans les sablons.

Irène à se briser halète. Il la contemple.

Le con est embué par l’attente du vit. Sur le chott illusoire, une ombre de gazelle...

  Enfer, que tes damnés se branlent, Irène a déchargé.

 

 







La Défense de l'infini est le titre d'un grand roman auquel Aragon travaillait entre 1923 et 1927 et dont il brûla - à l'en croire - la plus grande partie en 1927, à Madrid. D'après ses dires tardifs, ce roman était conçu comme une oeuvre monumentale faisant agir cent personnages différents. Un certain nombre de fragments a survécu, dont quelques-uns ont été publiés par Aragon lui-même, tandis que le reste a été édité après la mort du romancier.

Le récit "Le Con d'Irène" qui devait faire partie de ce roman parut séparément et "sous le manteau", en 1928. Cette édition, anonyme, était accompagnée de dessins érotiques d'André Masson.

Lorsque, en 1968, Régine Deforges choisit de rééditer ce conte anonyme (sous le titre abrégé et par là édulcoré d'Irène), le livre fut saisi sous le prétexte qu'il était interdit de publier un ouvrage sans indication du nom d'auteur.

Le livre ne put être vendu qu'après l'ajout d'un pseudonyme: "Albert de Routisie".

En public, Aragon n'a jamais reconnu être l'auteur du "Con d'Irène", mais il l'a admis en privé.

Par Salmacis - Publié dans : Textes
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Jeudi 8 mai 4 08 /05 /Mai 14:20

Marquis de Sade
(1740 - 1814)


La Philosophie dans le boudoir

Septième et Dernier Dialogue

Madame de Saint-Ange
Eugénie
Le Chevalier
Augustin
Dolmancé
Madame de Mistival (mère d'Eugénie)




 






Mme de Mistival, à Mme de Saint-Ange : Je vous prie de m'excuser, madame, si j'arrive chez vous sans vous prévenir ; mais on dit que ma fille y est, et, comme son âge ne permet pas encore qu'elle aille seule, je vous prie, madame, de vouloir bien me la rendre et de ne pas désapprouver ma démarche.

Mme de Saint-Ange : Cette démarche est des plus impolies, madame ; on dirait, à vous entendre, que votre fille est en mauvaises mains.

Mme de Mistival : Ma foi ! S'il faut en juger par l'état où je la trouve, elle, vous et votre compagnie, madame, je crois que je n'ai pas grand tort de la juger fort mal ici.

Dolmancé : Ce début est impertinent, madame, et, sans connaître précisément des degrés de liaison qui existent entre Mme de Saint-Ange et vous, je ne vous cache pas qu'à sa place je vous aurais déjà fait jeter par les fenêtres.

Mme de Mistival : Qu'appelez-vous jeter par les fenêtres ? Apprenez, monsieur, qu'on n'y jette pas une femme comme moi ! J'ignore qui vous êtes, mais aux propos que vous tenez, à l'état dans lequel vous voilà, il est aisé de juger vos mœurs. Eugénie, suivez-moi !

Eugénie : Je vous demande pardon, madame, mais je ne puis avoir cet honneur.

Mme de Mistival : Quoi ! ma fille me résiste !

Dolmancé : Elle vous désobéit formellement même, comme vous le voyez, madame. Croyez-moi, ne souffrez point cela. Voulez-vous que j'envoie chercher des verges pour corriger cette enfant indocile ?

Eugénie : J'aurais bien peur, s'il en venait, qu'elles ne servissent plutôt à madame qu'à moi !

Mme de Mistival : L'impertinente créature !











Dolmancé, s'approchant de Mme de Mistival : Doucement, mon cœur, point d'invectives ici ; nous protégeons tous Eugénie, et vous pourriez vous repentir de vos vivacités avec elle.

Mme de Mistival : Quoi ! ma fille me désobéirai et je ne pourrai pas lui faire sentir les droits que j'ai sur elle !

Dolmancé : Et quels sont-ils, ces droits, je vous prie madame ? Vous flattez-vous de leur légitimité ? Quand M. de Mistival, ou je ne sais qui, vous lança dans le vagin les gouttes de foutre qui firent éclore Eugénie, l'aviez-vous en vue pour lors ? Non, n'est-ce pas ? Eh bien, quel gré voulez-vous qu'elle vous sache aujourd'hui pour avoir déchargé quand on foutait votre vilain con ? Apprenez, madame, qu'il n'est rien de plus illusoire que les sentiments du père ou de la mère pour les enfants, et de ceux-ci pour les auteurs de leurs jours. Rien ne fonde, rien n'établit de pareils sentiments, en usage ici, détestés là, puisqu'il est des pays où les parents tuent leurs enfants, d'autres où ceux-ci égorgent ceux de qui ils tiennent la vie. Si les mouvements d'amour réciproque étaient dans la nature, la force du sang ne serait plus chimérique, et sans s'être vus, sans s'être connus mutuellement, les parents distingueraient, adoreraient leurs fils, et, réversiblement, ceux-ci, au milieu de la plus grande assemblée, discerneraient leurs pères inconnus, voleraient dans leurs bras, et les adoreraient. Que voyons-nous au lieu de tout cela ? Des haines réciproques et invétérées ; des enfants qui, même avant l'âge de raison, n'ont jamais pu souffrir la vue de leurs pères ; des pères éloignant leurs enfants d'eux parce que jamais ils ne purent en soutenir l'approche ! Ces prétendus mouvements sont donc illusoires, absurdes ; l'intérêt seul les imagina, l'usage les prescrivit, l'habitude les soutint, mais la nature jamais ne les imprima dans nos cœurs. Voyez si les animaux les connaissent ; non, sans doute ; c'est pourtant toujours eux qu'il faut consulter quand on veut connaître la nature. Ô pères ! soyez donc bien en repos sur les prétendues injustices que vos passions ou vos intérêts vous conduisent à faire à ces êtres, nuls pour vous, auxquels quelques gouttes de votre sperme ont donné le jour ; vous ne leur devez rien, vous êtes au monde pour vous et non pour eux ; vous seriez bien fous de vous gêner, ne vous occupez que de vous : ce n'est que pour vous que vous devez vivre ; et vous, enfants, bien plus dégagés, s'il se peut encore, de cette piété filiale dont la base est une vraie chimère, persuadez-vous de même que vous ne devez rien non plus à ces individus dont le sang vous a mis au jour. Pitié, reconnaissance, amour, aucun de ces sentiments ne leur est dû ; ceux qui vous ont donné l'être n'ont pas un seul titre pour les exiger de vous ; ils ne travaillaient que pour eux, qu'ils s'arrangent ; mais la plus grande de toutes les duperies serait de leur donner ou des soins ou des secours que vous ne leur devez sous aucun rapport ; rien ne vous en prescrit la loi, et, si par hasard, vous vous imaginiez en démêler l'organe, soit dans les inspirations de l'usage, soit dans celles des effets moraux du caractère, étouffez sans remords des sentiments absurdes... des sentiments locaux, fruits des mœurs climatérales que la nature réprouve et que désavoua toujours la raison !

Mme de Mistival : Eh quoi ! les soins que j'ai eus d'elle, l'éducation que je lui ai donnée !...

Dolmancé : Oh ! pour les soins, ils ne sont jamais les fruits que de l'usage ou de l'orgueil ; n'ayant rien fait de plus pour elle que ce que prescrivent les mœurs du pays que vous habitez, assurément Eugénie ne vous doit rien. Quant à l'éducation, il faut qu'elle ait été bien mauvaise, car nous sommes obligés de refondre ici tous les principes que vous lui avez inculqués ; il n'y en a pas un seul qui tienne à son bonheur, pas un qui ne soit absurde ou chimérique. Vous lui avez parlé de Dieu, comme s'il y en avait un ; de vertu, comme si elle était nécessaire ; de religion, comme si tous les cultes religieux étaient autre chose que le résultat de l'imposture du plus fort et de l'imbécillité du plus faible ; de Jésus-Christ, comme si ce coquin-là était autre chose qu'un fourbe et qu'un scélérat ! Vous lui avez dit que foutre était un péché, tandis que foutre est la plus délicieuse action de la vie ; vous avez voulu lui donner des mœurs, comme si le bonheur d'une jeune fille n'était pas dans la débauche et l'immoralité, comme si la plus heureuse de toutes les femmes ne devait pas être incontestablement celle qui est la plus vautrée dans l'ordure et le libertinage, celle qui brave le mieux tous les préjugés et qui se moque le plus de la réputation ! Ah ! détrompez-vous, détrompez-vous, madame ! vous n'avez rien fait pour votre fille, vous n'avez rempli à son égard aucune obligation dictée par la nature : Eugénie ne vous doit donc que de la haine.

Mme de Mistival : Juste ciel ! mon Eugénie est perdue, cela est clair... Eugénie, ma chère Eugénie, entends pour la dernière fois les supplications de celle qui t'a donné la vie ; ce ne sont plus des ordres, mon enfant, ce sont des prières ; il n'est malheureusement que trop vrai que tu es ici avec des monstres ; arrache-toi de ce commerce dangereux, et suis-moi, je te le demande à genoux ! (Elle s'y jette.)

Dolmancé : Ah ! bon ! voilà une scène de larmes !... Allons, Eugénie, attendrissez-vous !

Eugénie, à moitié nue, comme on doit s'en souvenir : Tenez, ma petite maman, je vous apporte mes fesses... les voilà positivement au niveau de votre bouche ; baisez-les, mon cœur, sucez-les, c'est tout ce qu'Eugénie peut faire pour vous... Souviens-toi, Dolmancé, que je me montrerai toujours digne d'être ton élève.











Mme de Mistival, repoussant Eugénie avec horreur : Ah ! monstre ! Va, je te renie à jamais pour ma fille !

Eugénie : Joignez-y même votre malédiction, ma très chère mère, si vous le voulez, afin de rendre la chose plus touchante, et vous me verrez toujours du même flegme.

Dolmancé : Oh ! doucement, doucement, madame ; il y a une insulte ici ; vous venez à nos yeux de repousser un peu trop durement Eugénie ; je vous ai dit qu'elle était sous notre sauvegarde ; il faut une punition à ce crime ; ayez la bonté de vous déshabiller toute nue pour recevoir celle que mérite votre brutalité.

Mme de Mistival : Me déshabiller !...

Dolmancé : Augustin, sers de femme de chambre à madame, puisqu'elle résiste. (Augustin se met brutalement à l'ouvrage ; elle se défend.)

Mme de Mistival, à Mme de Saint-Ange : Oh ! ciel ! où suis-je ? Mais, madame, songez-vous donc à ce que vous permettez qu'on me fasse chez vous ? Imaginez-vous donc que je ne me plaindrai pas de pareils procédés ?

Mme de Saint-Ange : Il n'est pas bien certain que vous le puissiez.

Mme de Mistival : Oh ! grand Dieu ! l'on va donc me tuer ici !

Dolmancé : Pourquoi pas ?











Mme de Saint-Ange : Un moment, messieurs. Avant que d'exposer à vos yeux le corps de cette charmante beauté, il est bon que je vous prévienne de l'état dans lequel vous allez le trouver. Eugénie vient de me tout dire à l'oreille : hier, son mari lui donna le fouet à tour de bras, pour quelques petites fautes de ménage... et vous allez, m'assure Eugénie, trouver ses fesses comme du taffetas chiné.

Dolmancé, dès que Mme de Mistival est nue : Ah ! parbleu : rien n'est plus véritable. Je ne vis, je crois, jamais un corps plus maltraité que celui-là... Comment, morbleu ! mais elle en a autant par-devant que par-derrière !... Voilà pourtant un fort beau cul. (Il le baise et le manie.)

Mme de Mistival : Laissez-moi, laissez-moi, ou je vais crier au secours !

Mme de Saint-Ange, s'approchant d'elle et la saisissant par le bras : Écoute, putain ! je vais à la fin t'instruire !... Tu es pour nous une victime envoyée par ton mari même ; il faut que tu subisses ton sort ; rien ne saurait t'en garantir... Quel sera-t-il ? je n'en sais rien ! peut-être seras-tu pendue, rouée, écartelée, tenaillée, brûlée vive ; le choix de ton supplice dépend de ta fille ; c'est elle qui prononcera ton arrêt. Mais tu souffriras, catin ! Oh ! oui, tu ne seras immolée qu'après avoir subi une infinité de tourments préalables. Quant à tes cris, je t'en préviens, ils seraient inutiles : on égorgerait un bœuf dans ce cabinet que ses beuglements ne seraient pas entendus. Tes chevaux, tes gens, tout est déjà parti. Encore une fois, ma belle, ton mari nous autorise à ce que nous faisons, et la démarche que tu fais n'est qu'un piège tendu à ta simplicité, et dans lequel tu vois qu'il est impossible de mieux tomber.

Dolmancé : J'espère que voilà madame parfaitement tranquillisée, maintenant.

Eugénie : La prévenir à ce point est assurément ce qui s'appelle avoir des égards !

Dolmancé, lui palpant et lui claquant toujours les fesses : En vérité, madame, on voit que vous avez une amie chaude dans Mme de Saint-Ange... Où en trouver maintenant de cette franchise ? C'est qu'elle vous parle avec une vérité !... Eugénie, venez mettre vos fesses à côté de celles de votre mère... que je compare vos deux culs. (Eugénie obéit.) Ma foi le tien est beau ma chère ; mais pardieu ! celui de la maman n'est pas mal encore... Il faut qu'un instant je m'amuse à les foutre tous les deux... Augustin, contenez madame.

Mme de Mistival : Ah ! juste ciel, quel outrage !













Dolmancé, allant toujours son train et commençant par enculer la mère : Eh ! point du tout, rien de plus simple... Tenez, à peine l'avez-vous senti !... Ah ! comme on voit que votre mari s'est souvent servi de cette route ! A ton tour, Eugénie... Quelle différence !... Là, me voilà content ; je ne voulais que peloter, pour me mettre en train... Un peu d'ordre, maintenant. Premièrement, mesdames, vous, Saint-Ange, et vous, Eugénie, ayez la bonté de vous armer de godemichés afin de porter tour à tour à cette respectable dame, soit en con, soit en cul, les plus redoutables coups. Le chevalier, Augustin et moi, agissant de nos propres membres, nous vous relaierons avec exactitude. Je vais commencer, et comme vous le croyez bien, c'est encore une fois son cul qui va recevoir mon hommage. Pendant la jouissance, chacun sera maître de la condamner à tel supplice que bon lui semblera, en observant d'aller par gradation, afin de ne la point crever tout d'un coup... Augustin, console-moi, je t'en prie, en m'enculant, de l'obligation où je suis de sodomiser cette vieille vache. Eugénie, fais-moi baiser ton beau derrière, pendant que je fous celui de ta maman, et vous, madame, approchez le vôtre, que je le manie... que je le socratise... Il faut être entouré de culs, quand c'est un cul qu'on fout.

Eugénie : Que vas-tu faire, mon ami, que vas-tu faire à cette garce ? A quoi vas-tu la condamner, en perdant ton sperme ?

Dolmancé, toujours fouettant : La chose du monde la plus naturelle : je vais l'épiler et lui meurtrir les cuisses à force de pinçures.

Mme de Mistival, recevant cette vexation : Ah ! le monstre ! le scélérat ! il m'estropie !... juste ciel !...

Dolmancé : Ne l'implore pas, ma mie : il sera sourd à ta voix, comme il l'est à celle de tous les hommes ; jamais ce ciel puissant ne s'est mêlé d'un cul.

Mme de Mistival : Ah ! comme vous me faites mal !

Dolmancé : Incroyables effets des bizarreries de l'esprit humain !... Tu souffres, ma chère, tu pleures, et moi je décharge... Ah ! double gueuse ! je t'étranglerais, si je n'en voulais laisser le plaisir aux autres. A toi, Saint-Ange. (Mme de Saint-Ange l'encule et l'enconne avec son godemiché ; elle lui donne quelques coups de poing ; le chevalier succède ; il parcourt de même les deux routes, et la soufflette en déchargeant. Augustin vient ensuite ; il agit de même et termine par quelques chiquenaudes, quelques nasardes. Dolmancé, pendant ces différentes attaques, a parcouru de son engin les culs de tous les agents, en les excitant de ses propos.) Allons, belle Eugénie, foutez votre mère ; enconnez-la d'abord !

Eugénie : Venez, belle maman, venez, que je vous serve de mari. Il est un peu plus gros que celui de votre époux, n'est-ce pas, ma chère ? N'importe, il entrera... Ah ! tu cries, ma mère, tu cries, quand ta fille te fout !... Et toi, Dolmancé, tu m'encules !... Me voilà donc à la fois incestueuse, adultère, sodomite, et tout cela pour une fille qui n'est dépucelée que d'aujourd'hui !... Que de progrès, mes amis !... avec quelle rapidité je parcours la route épineuse du vice !... Oh ! je suis une fille perdue !... Je crois que tu décharges, ma douce mère ?... Dolmancé, vois ses yeux !... n'est-il pas certain qu'elle décharge ?... Ah, garce ! je vais t'apprendre à être libertine !... Tiens, gueuse ! tiens !... (Elle lui presse et flétrit la gorge.) Ah ! fous, Dolmancé... fous, mon doux ami, je me meurs !... (Eugénie donne, en déchargeant, dix ou douze coups de poing sur le sein et dans les flancs de sa mère.)












Mme de Mistival, perdant connaissance : Ayez pitié de moi, je vous en conjure... Je me trouve mal... je m'évanouis... (Mme de Saint-Ange veut la secourir ; Dolmancé s'y oppose.)

Dolmancé : Eh ! non, non, laissez-la dans cette syncope : il n'y a rien de si lubrique à voir qu'une femme évanouie ; nous la fouetterons pour la rendre à la lumière... Eugénie, venez vous étendre sur le corps de la victime... C'est ici où je vais reconnaître si vous êtes ferme. Chevalier, foutez-la sur le sein de sa mère en défaillance, et qu'elle nous branle Augustin et moi, de chacune de ses mains. Vous, Saint-Ange, branlez-la pendant qu'on la fout.

Le Chevalier : En vérité, Dolmancé, ce que vous nous faites faire est horrible ; c'est outrager à la fois la nature, le ciel et les plus saintes lois de l'humanité.

Dolmancé : Rien ne me divertit comme les solides élans de la vertu du chevalier. Où diable voit-il dans tout ce que nous faisons le moindre outrage à la nature, au ciel et à l'humanité ? Mon ami, c'est de la nature que les roués tiennent les principes qu'ils mettent en action. je t'ai déjà dit mille fois que la nature, qui, pour le parfait maintien des lois de son équilibre, a tantôt besoin de vices et tantôt besoin de vertus, nous inspire tour à tour le mouvement qui lui est nécessaire ; nous ne faisons donc aucune espèce de mal en nous livrant à ces mouvements, de telle sorte que l'on puisse les supposer. A l'égard du ciel, mon cher chevalier, cesse donc, je te prie, d'en craindre les effets : un seul moteur agit dans l'univers, et ce moteur, c'est la nature. Les miracles, ou plutôt les effets physiques de cette mère du genre humain, différemment interprétés par les hommes, ont été déifiés par eux sous mille formes plus extraordinaires les unes que les autres ; des fourbes ou des intrigants, abusant de la crédulité de leurs semblables, ont propagé leurs ridicules rêveries : et voilà ce que le chevalier appelle le ciel, voilà ce qu'il craint d'outrager !... Les lois de l'humanité, ajoute-t-il, sont violées par les fadaises que nous nous permettons ! Retiens donc une fois pour toutes, homme simple et pusillanime, que ce que les sots appellent l'humanité n'est qu'une faiblesse née de la crainte et de l'égoïsme ; que cette chimérique vertu, n'enchaînant que les hommes faibles, est inconnue de ceux dont le stoïcisme, le courage et la philosophie forment le caractère. Agis donc, chevalier, agis donc sans rien craindre ; nous pulvériserions cette catin qu'il n'y aurait pas encore le soupçon d'un crime. Les crimes sont impossibles à l'homme. La nature, en lui inculquant l'irrésistible désir d'en commettre, sut prudemment éloigner d'eux les actions qui pouvaient déranger ses lois. Va, sois sûr, mon ami, que tout le reste est absolument permis et qu'elle n'a pas été absurde au point de nous donner le pouvoir de la troubler ou de la déranger dans sa marche. Aveugles instruments de ses inspirations, nous dictât-elle d'embraser l'univers, le seul crime serait d'y résister, et tous les scélérats de la terre ne sont que les agents de ses caprices... Allons, Eugénie, placez-vous... Mais, que vois-je !... elle pâlit !...














Eugénie, s'étendant sur sa mère : Moi, pâlir ! Sacredieu ! vous allez bien voir que non ! (L'attitude s'exécute ; Mme de Mistival est toujours en syncope. Quand le chevalier a déchargé, le groupe se rompt.)

Dolmancé : Quoi ! la garce n'est pas encore revenue ! Des verges ! des verges !... Augustin, va vite me cueillir une poignée d'épines dans le jardin. (En attendant, il la soufflette et lui donne des camouflets.) Oh ! par ma foi, je crains qu'elle ne soit morte : rien ne réussit.

Eugénie, avec humeur : Morte ! morte ! Quoi ! il faudrait que je portasse le deuil cet été, moi qui ai fait faire de si jolies robes !

Mme de Saint-Ange, éclatant de rire : Ah ! le petit monstre !...

Dolmancé, prenant les épines de la main d'Augustin, qui rentre : Nous allons voir l'effet de ce dernier remède. Eugénie, sucez mon vit pendant que je travaille à vous rendre une mère, et qu'Augustin me rende les coups que je vais porter. Je ne serais point fâché, chevalier, de te voir enculer ta sœur : tu te placeras de manière à ce que je puisse te baiser les fesses pendant l'opération.

Le Chevalier : Obéissons, puisqu'il n'est aucun moyen de persuader ce scélérat que tout ce qu'il nous fait faire est affreux. (Le tableau s'arrange ; à mesure que Mme de Mistival est fouettée, elle revient à la vie.)

Dolmancé : Eh bien ! voyez-vous l'effet de mon remède ? Je vous avais bien dit qu'il était sûr.

Mme de Mistival, ouvrant les yeux : Oh ! ciel ! pourquoi me rappelle-t-on du sein des tombeaux ? Pourquoi me rendre aux horreurs de la vie ?

Dolmancé, toujours flagellant : Eh ! vraiment, ma petite mère, c'est que tout n'est pas dit. Ne faut-il pas que vous entendiez votre arrêt ?... ne faut-il pas qu'il s'exécute ?... Allons, réunissons-nous autour de la victime, qu'elle se tienne à genoux au milieu du cercle et qu'elle écoute en tremblant ce qui va lui être annoncé. Commencez, madame de Saint-Ange. Les prononcés suivants se font pendant que les acteurs sont toujours en action.

Mme de Saint-Ange : Je la condamne à être pendue.

Le Chevalier : Coupée, comme chez les Chinois, en vingt-quatre mille morceaux.

Augustin : Tenez, moi, je la tiens quitte pour être rompue vive.

Eugénie : Ma belle petite maman sera lardée avec des mèches de soufre, auxquelles je me chargerai de mettre le feu en détail. (Ici l'attitude se rompt.)




















Dolmancé, de sang-froid : Eh bien, mes amis, en ma qualité de votre instituteur, moi j'adoucis l'arrêt ; mais la différence qui va se trouver entre mon prononcé et le vôtre, c'est que vos sentences n'étaient que les effets d'une mystification mordante, au lieu que la mienne va s'exécuter. J'ai là-bas un valet muni d'un des plus beaux membres qui soient peut-être dans la nature, mais malheureusement distillant le virus et rongé d'une des plus terribles véroles qu'on ait encore vues dans le monde. Je vais le faire monter : il lancera son venin dans les deux conduits de la nature de cette chère et aimable dame, afin qu'aussi longtemps que dureront les impressions de cette cruelle maladie, la putain se souvienne de ne pas déranger sa fille quand elle se fera foutre. (Tout le monde applaudit ; on fait monter le valet. Dolmancé au valet :) Lapierre, foutez cette femme-là ; elle est extraordinairement saine ; cette jouissance peut vous guérir : le remède n'est pas sans exemple.

Lapierre : Devant tout le monde, monsieur ?

Dolmancé : As-tu peur de nous montrer ton vit ?

Lapierre : Non, ma foi ! car il est fort beau... Allons, madame, ayez la bonté de vous tenir, s'il vous plaît.

Mme de Mistival : Oh ! juste ciel ! quelle horrible condamnation !

Eugénie : Cela vaut mieux que de mourir, maman ; au moins, je porterai mes jolies robes cet été !

Dolmancé : Amusons-nous pendant ce temps-là ; mon avis serait de nous flageller tous : Mme de Saint-Ange étrillera Lapierre, pour qu'il enconne fermement Mme de Mistival ; j'étrillerai Mme de Saint-Ange, Augustin m'étrillera, Eugénie étrillera Augustin et sera fouettée elle-même très vigoureusement par le chevalier. (Tout s'arrange. Quand Lapierre a foutu le con, son maître lui ordonne de foutre le cul, et il le fait. Dolmancé, quand tout est fini :) Bon ! sors, Lapierre. Tiens, voilà dix louis. Oh ! parbleu ! voilà une inoculation comme Tronchin n'en fit de ses jours !

Mme de Saint-Ange : Je crois qu'il est maintenant très essentiel que le venin qui circule dans les veines de madame ne puisse s'exhaler ; en conséquence, il faut qu'Eugénie vous couse avec soin et le con et le cul, pour que l'humeur virulente, plus concentrée, moins sujette à s'évaporer, vous calcine les os plus promptement.

Eugénie : L'excellente chose ! Allons, allons, des aiguilles, du fil !... Écartez vos cuisses, maman, que je vous couse, afin que vous ne me donniez plus ni frères ni sœurs. (Mme de Saint-Ange donne à Eugénie une grande aiguille, où tient un gros fil rouge ciré ; Eugénie coud.)

Mme de Mistival : Oh ! ciel ! quelle douleur !

Dolmancé, riant comme un fou : Parbleu ! l'idée est excellente ; elle te fait honneur, ma chère ; je ne l'aurais jamais trouvée.

Eugénie, piquant de temps en temps les lèvres du con, dans l'intérieur et quelquefois le ventre et la motte : Ce n'est rien que cela, maman ; c'est pour essayer mon aiguille.

Le Chevalier : La petite putain va la mettre en sang !

Dolmancé, se faisant branler par Mme de Saint-Ange, en face de l'opération : Ah ! sacredieu ! comme cet écart-là me fait bander ! Eugénie, multipliez vos points, pour que cela tienne mieux.

Eugénie : J'en ferai plus de deux cents, s'il le faut... Chevalier, branlez-moi pendant que j'opère.

Le Chevalier, obéissant : Jamais on ne vit une petite fille aussi coquine que cela !





















Eugénie, très enflammée : Point d'invectives, chevalier, ou je vous pique ! Contentez-vous de me chatouiller comme il faut. Un peu le cul, mon ange, je t'en prie ; n'as-tu donc qu'une main ? Je n'y vois plus, je vais faire des points tout de travers... Tenez, voyez jusqu'où mon aiguille s'égare jusque sur les cuisses, les tétons... Ah ! foutre ! quel plaisir !...

Mme de Mistival : Tu me déchires, scélérate !... Que je rougis de t'avoir donné l'être !

Eugénie : Allons, la paix, petite maman ! Voilà qui est fini.

Dolmancé, sortant bandant des mains de Mme de Saint-Ange : Eugénie, cède-moi le cul, c'est ma partie.

Mme de Saint-Ange : Tu bandes trop, Dolmancé, tu vas la martyriser.

Dolmancé : Qu'importe ! n'en avons-nous pas la permission par écrit ? (Il la couche sur le ventre, prend une aiguille et commence à lui coudre le trou du cul.)

Mme de Mistival, criant comme un diable : Ahe ! ahe ! ah !...

Dolmancé, lui plantant très avant dans les chairs : Tais-toi donc, garce ! ou je te mets les fesses en marmelade... Eugénie, branle-moi !...

Eugénie : Oui, mais à condition que vous piquerez plus fort, car vous conviendrez que c'est la ménager beaucoup trop. (Elle le branle.)

Mme de Saint-Ange : Travaillez-moi donc un peu ces deux grosses fesses-là !

Dolmancé : Patience, je vais bientôt la larder comme une culotte de bœuf ; tu oublies tes leçons, Eugénie, tu recalottes mon vit !

Eugénie : C'est que les douleurs de cette gueuse-là enflamment mon imagination, au point que je ne sais plus exactement ce que je fais.

Dolmancé : Sacré foutredieu ! je commence à perdre la tête. Saint-Ange, qu'Augustin t'encule devant moi, je t'en prie, pendant que ton frère t'enconnera, et que je voie des culs, surtout : ce tableau-là va m'achever. (Il pique les fesses, pendant que l'attitude qu'il a demandée s'arrange.) Tiens, chère maman, reçois celle-ci, et encore celle-là !... (Il la pique en plus de vingt endroits.)

Mme de Mistival : Ah ! pardon, monsieur ! mille et mille fois pardon ! vous me faites mourir !

Dolmancé, égaré par le plaisir : Je le voudrais... Il y a longtemps que je n'ai si bien bandé ; je ne l'aurais pas cru après tant de décharges.

Mme de Saint-Ange, exécutant l'attitude demandée : Sommes-nous bien ainsi, Dolmancé ?

Dolmancé : Qu'Augustin tourne un peu à droite ; je ne vois pas assez le cul ; qu'il se penche je veux voir le trou.

Eugénie : Ah ! foutre ! voilà la bougresse en sang !

Dolmancé : Il n'y a pas de mal. Allons, êtes-vous prêts, vous autres ? Pour moi dans un instant, j'arrose du baume de la vie les plaies que je viens de faire.

Mme de Saint-Ange : Oui, Oui, mon cœur, je décharge... nous arrivons au but en même temps que toi.















Dolmancé, qui a fini son opération, ne fait que multiplier ses piqûres sur les fesses de la victime, en déchargeant : Ah ! triple foutredieu ! mon sperme coule... il se perd, sacredieu... Eugénie, dirige-le donc sur les fesses que je martyrise... Ah ! foutre ! foutre ! c'est fini... je n'en puis plus !... Pourquoi faut-il que la faiblesse succède à des passions si vives !

Mme de Saint-Ange : Fouts ! fous-moi, mon frère, je décharge !... (A Augustin :) Remue-toi donc, jean-foutre ! Ne sais-tu donc pas que c'est quand je décharge qu'il faut entrer le plus avant dans mon cul ?... Ah ! sacré nom d'un dieu ! qu'il est doux d'être ainsi foutue par deux hommes ! (Le groupe se rompt.)

Dolmancé : Tout est dit. (A Mme de Mistival.) Putain ! tu peux te rhabiller et partir maintenant quand tu le voudras. Apprends que nous étions autorisés par ton époux même à tout ce que nous venons de faire. Nous te l'avons dit, tu ne l'as pas cru : lis-en la preuve. (Il lui montre la lettre.) Que cet exemple serve à te rappeler que ta fille est en âge de faire ce qu'elle veut ; qu'elle aime à foutre, qu'elle est née pour foutre, et que, si tu ne veux pas être foutue toi-même, le plus court est de la laisser faire. Sors ; le chevalier va te ramener. Salue la compagnie, putain ! Mets-toi à genoux devant ta fille, et demande-lui pardon de ton abominable conduite envers elle... Vous, Eugénie, appliquez deux bons soufflets à madame votre mère et, sitôt qu'elle sera sur le seuil de la porte, faites-le-lui passer à grands coups de pied dans le cul. (Tout s'exécute.) Adieu, chevalier ; ne va foutre madame en chemin, souviens-toi qu'elle est cousue et qu'elle a la vérole. (Quand tout est sorti.) Pour nous, mes amis, allons nous mettre à table et, de là, tous quatre dans le même lit. Voilà une bonne journée ! Je ne mange jamais mieux, je ne dors jamais plus en paix que quand je me suis suffisamment souillé dans le jour de ce que les sots appellent des crimes.













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Illustrations: Gaston Smith
Par Salmacis - Publié dans : Textes
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Jeudi 8 mai 4 08 /05 /Mai 11:21
 





André Breton l'avait défini comme un « maître du vertige ».

Comme Bacon, il vivait dans un indescriptible désordre de détritus accumulés.

Pierre Molinier était désespérement amoureux de son propre corps, mais c'est pour sa personne travestie en femme à guêpière, bas résille et talons aiguille qu'il éprouvait un désir activement viril.

Seul l'autoérotisme pouvait lui permettre de satisfaire cet inconfortable penchant : aussi avait-il inventé toutes sortes d'ingénieux systèmes pour prendre plaisir à lui-même sous les deux genres à la fois.

Ces bizarres et imaginatives pratiques eussent simplement relevé de la fertile histoire des perversions, si leur maniaque desservant n'avait trouvé dans la peinture et la photographie - qui lui permettaient par ailleurs de devenir en même temps l'exhibitionniste et le voyeur - le moyen de sublimer par l'esthétique son androgynie psychologique.












 






L'oeuvre de Molinier compte en effet 450 toiles et autant de photographies, mais tous les chefs-d'oeuvre (une trentaine dans chaque domaine) datent des dernières années : leur absolue pornographie se lit sur un surprenant mode onirique.

On songe, en les regardant, aux dessins de Bellmer et au Chien andalou, le film de Bunuel.

 

 





...Il existe, entre les clichés provocateurs de Molinier et ceux de revues spécialisées, une différence semblable à celle qui distingue les délirants récits d'Apollinaire ou du marquis de Sade des ennuyeux textes hard qui se vendaient naguère sous une pudique couverture blanche.

L'artiste passe par le montage photographique pour construire d'impossibles scènes dans lesquelles, transformé en hermaphrodite, rajeuni par le port d'un masque de cuir souple, assimilé à une poupée de cire, son être multiplié passe réellement à des actes qui demeurent cependant fantasmatiques.

Thaumaturge de lui-même, il crée, outre des autoportraits irréels en dépit de leur crudité, de grands bouquets érotiques de jambes et de sexes dont les éléments empruntent tous à sa propre anatomie déconstruite puis recomposée...

L'ombre de l'Inde tantrique et de ses dieux aux membres multiples croise celles de Bataille et d'André Masson.





BÉATRICE COMTE



 





Par Salmacis - Publié dans : Photographies
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